jeudi 16 septembre 2021

[SPOIL] Mélissa, un personnage précurseur...et dans l’air du temps

Avant-propos : j’ai décidé de rendre public mon plan de travail interne, pour la seule commodité de vous repérer lorsque j’écris ces billets de blog. Un dossier = un tome, c’est à dire un texte sur lequel je vais appliquer la méthode "Kanata Nash" de construction de synopsis et de plan. Mais ici un tome ne correspond pas forcément à un œuvre destinée à être publiée, à l’image du nouveau tome zéro. Idéalement, je devrais corriger la nomenclature des précédents billets, mais me connaissant...

Aujourd’hui nous allons parler d’un personnage central dans le tome 1.5 : Mélissa. Elle donne son nom au tome en question, rien que ça. Du fait de ma mémoire catastrophique, je ne pourrais pas vous faire une genèse exhaustive de ce personnage. Mais aussi loin que je m’en souvienne, Mélissa a toujours été destinée à mourrir. Oui, c’est une drôle de caractéristique pour un personnage, je sais. J’avais besoin de fournir un prétexte de deuil et de volonté de reconstruction à Léo, car je voulais retranscrire une épreuve personnelle aussi douloureuse que j’ai dû traverser. C’est d’ailleurs pour des raisons similaires que les Élian sont orphelins, mais non seulement je spoil à mort, mais en plus c’est hors sujet (pour le premier, j’ai droit car j’ai mis la balise qui va bien, pour le deuxième en revanche...). Mélissa est destinée à mourrir, mais sa mort pourtant précoce n’en fait pas moins l’un des protagonistes de la saga. C’est pour cela qu’elle est entourées de tout un tas de symboles. C’est pour cela uniquement que Mélissa est autant attaché au milieu du sport automobile, un domaine primordial pour Léo.

Mais qui est Mélissa ?

Mélissa est une brillante élève Suisse (au départ, elle devait être Nord-Américaine, mais j’ai du changé pour des raisons que j’ai expliqué précédemment, si ce n’est pas le cas j’y reviendrais). Elle fait une prépa en France car c’est une élève brillante. Mais elle, ce qu’elle veut faire, c’est travailler dans le sport automobile. Pas en tant que pilote, elle s’estime ne pas être suffisamment douée pour cela, mais en tant que manager de pilotes. Elle a un oncle qui possède une équipe de course automobile (dans la version américaine c’était son père) en Italie (dans la version américaine c’était au État-Unis, j’ai même envisager le Canada pour garder l’histoire en Amérique du Nord !). Mais il lui fallait une bonne raison pour abandonner ses études pour entrer dans le milieu du sport automobile. Cette raison, c’est Léo qui va la lui fournir. Léo souhaite devenir pilote de course, et les deux étant devenus très proches amis durant la prépa, il lui semblait naturel qu’elle devienne le manager de Léo. 

Au départ, c’est entre Mélissa et Léo que j’ai imaginé cette relation d’intime complicité. Mais j’ai réussi à faire un tel travail sur le tome 0 (désormais tome 1 dans la nouvelle numérotation) que je vais devoir me surpasser ! C’est en partie pour cela que j’ai décidé d’une telle séparation entre Ilizana et Léo à la fin du tome 1. Si je fais bien mon boulot, vous comprendrez qu’une telle chose aurait été inenvisageable entre Mélissa et Léo. Dans les deux cas, il s’agit d’«amitié» (une notion si complexe, et si pauvre en qualificatifs comparée aux relations amoureuses...), mais je souhaitais dès le départ qu’elle soit perçue comme fortement ambiguë vu de l’extérieur. Certes, ça aide dans l’idée de rendre Mélissa très importante pour Léo et pour l’intrigue, mais je voulais surtout avoir l’occasion de remettre en question cet impératif de la relation amoureuse et sa domination sur toutes les autres.

Dans ma vision originelle de l’œuvre, qui tirait un peu dans le surréalisme voire dans le  fantastique, il devait donc y avoir toute une symbolique autour de la mort d’un personnage aussi important que Mélissa. Même si je n’ai pas encore rédigé la version deux de l’histoire, je peux vous dire que je ne vais quasiment rien garder de tout ça. Il vous faudra l’imaginer...Pour vous dire : même si dans la version 1, Mélissa meurt (oui je continue de spoiler sauvagement) d’un accident de la route, il y avait tout une symbolique derrière cet accident, ses circonstances, etc. 

Mais toute cette symbolique n’est rien sans un vrai héritage, et il reste difficile de donner de l’importance aux mort·e·s dans une œuvre qui n’a [finalement] rien de fantastique (le genre littéraire s’entend, évidemment que je ne suis pas Stephen King !). Quelques références, un deuil qui n’est jamais totalement fait, ne me semblait pas suffisant, mais j’ai décidé de passer outre, en me disant que l’histoire du tome 1.5 et son intensité aura essayé de traduire cela. 

Il y aura d’abord la mort motrice de l’intrigue principale : le véhicule impliqué n’étant pas conduit par/pour n’importe qui...(surprise !). Cela va donner beaucoup plus de sens aux futures interactions concernant Léo.

Et puis, 2021 est aussi passé par là...Appréciant la vulgarisation scientifique (ayant moi-même apporté ma pierre à l’édifice), force est de constater que dans de nombreuses sphères réputées du milieu, les sciences sociales n’y ont pas la place qu’elles méritent. Pire, elles sont souvent dénigrées à des niveaux que je ne pensais tenir que de la «private joke». Préférant me tenir à distance de qu’on appelle les «drama», j’ai toujours du mal à évaluer la sévérité du phénomène. Je pense même que ce qui m’en parvient est hautement amplifié par rapport aux dissensus réels dans la communauté. 

Toujours est-il qu’après des semaines d’errements sur le synoptique, j’ai eu cette révélation, grâce à la dernière vidéo de Patchwork. Mélissa est tout simplement une ferrue de sciences humaines. Une passion qu’elle met à son service au sein de sa prépa, mais aussi auprès de ses parents, et bien évidemment dans son objectif de faire de la compétition automobile. C’est la vraie raison pour laquelle est détestée des profs : parce qu’elle n’accepte pas les règles de la prépa et fait le minimum acceptable. Les profs l’ont bien compris et lui font payer son attitude. Son histoire est aussi une belle illustration de l’opposition entre les sciences dures et les sciences humaines. C’est la raison pour laquelle son père l’a forcé à faire une prépa scientifique alors qu’il la destine à être banquière, la raison pour laquelle elle réussit aussi bien en prépa, la raison pour laquelle elle est confiante dans son projet de réussite dans le sport automobile. 

Je pourrais écrire des pages pour développer tout ça, mais ce billet est déjà bien long, même s’il s’agit de ma mise-à-jour bi-annuel de ce blog. Venons-en au point central, ce qui compte pour Léo. Mélissa lui laisse entrevoir le fait qu’avec une compréhension plus fine des sciences humaines, il est possible d’avoir bien plus de prise sur le monde qu’avec les sciences dures (je caricature un peu car il s’agit plus d’une «symbiose» entre les deux mais vous voyez l’idée). Mais cette façon d’apréhender le monde, ce ne serait pas celle qu’aurait adopté la fameuse organisation par hasard ?

À voir comment j’articulerais le passage de témoin entre Mélissa et Alana (car il y a un véritable relais sur de nombreux point de vue comme vous le découvrirez, mais je n’avais pas envisagé celui-ci). Mais vous l’aurez compris, finalement l’héritage de Mélissa sera tel qu’elle jouera un rôle clé dans la lutte contre l’organisation.